Les employeurs sont parfois réticents à l’idée de recruter une personne handicapée. Préjugé mais surtout méconnaissance. L’expérience peut changer cela. Voici quelques arguments pour les convaincre. Témoignages.
Assidus et consciencieux Sandra Da Rocha est attachée de direction de HD Assurances courtage, une entreprise de 80 salariés à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. En 2005, la société décide de recruter des personnes handicapées à des postes administratifs.
Avec Cap emploi, elle embauche une conseillère téléphonique, une assistante de gestion et une personne au service production. Maladie invalidante et handicap moteur ont été dépassés.
Aujourd’hui, elle ne regrette pas : "C’est une double satisfaction. D’abord, on est exonérés de la pénalité de non-respect des quotas. Surtout, on aide des gens à s’intégrer dans la société." Autre avantage : "Ce sont des employés qui s’investissent, assidus, consciencieux et qui ont envie de travailler. Ils se battent pour garder leur place, et leur travail est efficace."
Bilan : "Dès que nous aurons des besoins, nous recruterons dans ce sens, c’est une priorité."
Ralentir le rythme Vincent Lochmann, président de la Fédération française des Dys (dyslexie, dysphasie, dyspraxie…), fait écho à ce témoignage : "La collaboration est positive quand l'entreprise a la volonté d'intégrer un salarié handicapé.
Puis, il faut définir ou créer le poste sur mesure. On redécoupe les attributions de chaque salarié, en le libérant d’une part de son travail. L’intégration d’un employé Dys conduit à repenser et améliorer l’organisation du travail. Cette part de réflexion apaise le rythme et fait du bien à tout le monde…"
Défendre des valeurs En Ile-de-France, Augustin Paluel-Marmont confirme que l’embauche de Martin, un jeune Dys, au sein de sa société de biscuits et de yaourts à boire Michel et Augustin est bénéfique : "Je souhaite que mon entreprise porte des valeurs : partage, solidarité, sens de l'effort. Dans chacun de ces domaines, on essaye de faire au quotidien des petites actions. Martin n'est pas là pour faire plaisir. L’entreprise a besoin de lui."
Sélectionner des compétences A Tarbes, dans l’Ariège, même état d’esprit pour François de Kérimel. A la tête d’une PME de produits du terroir, il emploie 17 personnes dont 3 handicapées moteurs. Sans démarche particulière, il a reçu des candidates handicapées, lors de recrutements. "Le choix s’est fait spontanément.
Sans a priori, on a sélectionné des compétences." La première collaboration a commencé il y a 6 ans. "L’important, ce n’est pas le handicap, c’est la personne. Ce qui compte, c’est que le salarié soit bien dans sa peau, qu’il apporte sa personnalité. Cet échange est un enrichissement."